Il me reste peut-être un ou deux jours à vivre. Personne n'est venu...Je sais, je vais mourir...
Dans ma tête de chien, y a tant de souvenirs Et j'étais si heureux au temps où j'étais libre... Je vous aimais depuis presqu'une vie entière, Six ans, je m'en souviens, et c'était merveilleux...
Vous m'avez "balancé" à travers la portière Et je n'ai pas compris. C'était peut-être un jeu.. Vous avez disparu au loin sur l'autoroute Et je suis resté seul, me traînant au fossé, Le coeur désespéré et l'esprit en déroute, Gémissant de douleur sous ma patte cassée... J'ai fini au refuge où j'attends chaque jour Qu'on vienne me chercher pour tout recommencer...
Je ne vous en veux pas. J'ai pour vous tant d'amour Qu'on sera bien chez nous comme par le passé... La nuit tout doucement a envahi ma cage... C'est vrai, je vous aimais et je vous aime encore, Je ne dormirai pas et j'attendrai l'aurore, En guettant tristement à travers le grillage... Et puis, quoi qu'il arrive, n'ayez pas de remords, Au bout de mon amour, je vous offre ma mort... Vous pouvez à loisir vous dorer sur les plages,
J'entends venir quelqu'un... Il vient d'ouvrir ma cage...